Il y a quelques semaines, j’étais agglutiné dans mon lit à regarder la télévision de façon larvaire. Je passais en revue toutes les chaînes, un zapping psychotique face au néant cataclysmique menant à un ennui anxiogène. Vous trouvez que cette phrase est remplie de mots qui font genre et qu’elle ne sert à rien, c’est normal car fait de manière totalement consciente. Lors de ce passage rythmique d’un canal à l’autre à l’aide de ma télécommande, quelques images retiennent mon attention quelques secondes sur un clip des années 80 diffusé sur la chaîne Virgin 17 dans le cadre d’une émission rétro-nostalgique repassant tous les tubes top 50 de mon enfance. Après un Desirless et son Voyage, Voyage et un A toutes les filles qu’on a aimé avant de Barbelivien & Félix Gray, sonne l’heure de Tristan avec Bonne bonne humeur ce matin. En le revoyant, je me souviens que Vincent Cassel y fait une de ses premières apparitions en tant que chœurs/danseurs dans le clip donc impossible de passer à coté, je veux revoir ça.
Premier constat incroyablement triste, Tristan a un look à la mode d’aujourd’hui et ça c’est terrifiant quand on pense que les années 80 sont l’abomination, l’infamie du fashion, du beau et de l’esthétique (cf. la coupe de cheveux de Desirless ou le maquillage de Jeanne Mass). Tristan se lève de bonne humeur ce matin, et décide d’aller faire du vélo, un synopsis haletant et excitant. Sauf qu’il est pas un mec comme les autres, comme il est de bonne bonne humeur ce matin, il prend une plateforme de déménagement pour descendre de son appart, chose tout a fait normal un dimanche à Paris. En bas dans la rue, ses potes choristes chantent au milieu du bitume avec un T-Shirt blanc Batman so chic.
Le clip aurait pu être oublié de tous mais le temps a fait qu’il est un have-to-be-seen car Vincent Cassel, César du meilleur acteur en 2008, est devenu célèbre mais aussi parce que même si ce n’est pas écrit dessus, la réalisation est signée Mathieu Kassovitz, sa première oeuvre télé-diffusée.
Pour la petite histoire, Tristan était à la fin des années 70 le leader d’un des plus gros groupes de punk parisiens de l’histoire : Guilty Razors. (Même époque que Metal Urbain ou Asphalt Jungle). Tristam Nada, de son vrai nom, s’est forgé un nom dans les nuits branchées parisiennes dans les années 80 car grand ami de Eric Cantona, Mickey Rourke et toutes la scène alternative parisienne. Il restait dans le buzz car il était aussi “artiste urbain“, comprendre ici graffeur de rue, appartenant au collectif “les musulmans fumants ‘“, adepte de la libre figuration. Tristam est encore aujourd’hui un artiste actif qui continue la composition musicale via son Myspace mais aussi la peinture dans des salles d’exposition parisiennes.
C’est peut être une chanson débile mais je suis attendri quand je l’entends. Un hymne positif sympathique qui sent bon le Marc Toaesca et les années Mitterand.
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